Mort du colonel Amirouche et fin de la révolte de 1871.
Je fis une relation entre la mort d’Amirouche à Boussaada et la fin de la révolte de 1871 . Quelques trois décennies avant le siècle dernier , Mokrani et ses deux frères et cheikh Ahedad avaient mené le soulèvement contre les armées de l’Empire. Les combats s’étaient poursuivis jusque dans le Sahara par Boumezrag. Ce dernièer fut précisément capturé par les soldats français à Touggourt, le 20 janvier 1872.
Nous sommes tentés de faire le rapprochement entre ces deux grands événements dans l’Histoire de l’Algérie et à quelques centaines de kilomètres seulement : la présence du résistant Boumezrag à Touggourt, alors qu’il était plus en sécurité dans les montagnes de Kabylie et celle d’Amirouche dans la rocaille du djebel Thameur, à Boussaada ? Leur particularité, c’est que tous deux, n’avaient pas cantonné leur combat en Kabylie.
La mort d’Amirouche fut terrible. Voici un extrait de cette annonce, telle que chantée par les populations des Bibans :
Taqcit n Si Amirouche
Ay atmaten lah elhedd, d rebbi aka i g jerred
D elmudah u y fechlara
Ne tef seg rebi whed, s ennig is ulahed
Tura naab’d chakhssiya
Ma dh Amirouche yestechhed, yemut dha mjahed
Aafumtas a lawliya
Ismiss def dunya y khelfed, macchi ath itsu had
Akhatar lssas is yesfa
D elkhatvat is yeqqar ed, y risala y recheded
Y at wassi ghaf lkhawa
Dhi laam n 55 yekh dmad, y laq a njahed
Aw lahed a mkan yedja
Da abrid n Tunis ay eqsed, seg gwul ur yezri hed
Armi yubed Bussaada
Zigh y ratissage y hassled, lesleh u lahed
Ennan ay id d el baayaa
Ya rassul a muhamed, d eFransa tqers ed
Mi faqen dhin I guela
Lizaviu hedlalfend, lantiri tkhebded
Tchaal tmes I lqaa
A rebbi walik elhemd, zaaima s tabaned
D lhay ur thatifnara
Mkul akhabith yesawled, Achour y louhqed
Ennan as awk dh wina
L’affaire de Si Amirouche
Au nom de Dieu, mes frères, ainsi le Seigneur en a décidé
Combattant n’abandonne pas
Nous nous remettons à Dieu, personne n’est au dessus de Lui
Maintenant nous honorons un haut personnage
Le grand Amirouche tombé au champ d’honneur, est mort les armes à la main
Pardonnez lui, Saints cléments
Son nom est connu partout, jamais personne ne l’oubliera
Car les fondements de son but sont sacrés
Dans ses discours, il dit, dans ses directives il écrit
Des recommandations pour la solidarité fraternelle
En l’an 1955, il a convaincu, il nous faut le rappeler
Il n’est nul endroit qu’il n’ait visité dans le pays
Il a pris le chemin de Tunis, dans le plus grand secret
Jusqu’à parvenir à Boussaada
Il est tombé dans un traquenard, sans aucun secours possible
On nous a dit que c’était une dénonciation
Par le prophète, les Français ont attaqué
Lorsqu’ils ont su qu’il était là
Les avions ont aussitôt intervenu, l’artillerie a fait rage
Le feu a embrasé les lieux
Dieu merci sa bravoure a été démontrée
Ils ne l’ont pas pris vivant
Tous les traîtres on parlé, Achour est arrivé
Ensemble ils ont tous dit que c’était bien lui
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Djoudi Atoumi, Le colonel Amirouche entre Légende et Histoire. La longue marche du lion de la Soummam. Témoignage authentique d’un ancien officier de l’ALN en kabylie 1956-1962.