L’héritage de l’Amusnaw :
Mouloud Mammeri fils de Lhadj Salem at Maammer.
Ayant vu le jour le 28 décembre 1917 à Taourirt Mimoun, petit bourg perché sur les monts de la grande Kabylie, Mouloud Mammeri mènera une existence plus ou moins nantie, comparée à celle de ses petits camarades, du fait du rang social de son père qui était l’amin (maire) du village. D’ailleurs, c’est une des raisons qui feront que l’enfant grandira au contact des amusnaw (sages) de sa localité, puisant dans leur savoir et leur verbe beaucoup de sagesse et de connaissances.
Mammeri dira un jour à ce sujet : « Mon père a été l’avant-dernier dans la lignée de la tamusni. Il a eu un disciple, Sidi Louenas, qui est mort aussi. Et après eux, c’est quelque chose d’autre qui commençait : ceci est reconnu par tout le groupe, ce n’est pas une vision personnelle.
Moi-même, je ne pouvais pas être le successeur de mon père, j’étais à l’université, j’avais donc déjà d’autres points de référence. Mais il n’en reste pas moins qu’il a eu toute sa vie le souci de m’initier le plus qu’il pouvait. Je suis même en train de me demander si ce goût que j’ai très tôt pour la littérature, ne m’est pas venu de cette ambiance, dans laquelle je baignais sans même y penser, étant enfant. »
d'Article de Hassina A.
La Nouvelle République 28 février 2005
http://www.lanouvellerepublique.com/act ... 2815&idc=9