Said Said : l'Islam et la democratie!!

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Le journal EL-BILAD du 24/10/2006
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LETTRE OUVERTE A LA FONDATION NEUMANN
Auteur: Said SADI
16/10/2006
Monsieur le Président,
Quand, à la mi-septembre, votre représentante à Alger est venue me voir, lors de notre université d’été à laquelle nous l’avions invitée, pour me demander d’intervenir dans votre colloque international de Bonn, je m’étais engagé à me déplacer personnellement pour représenter la formation politique que je préside. Le sujet était, en effet, d’actualité et pertinent puisque le thème retenu était : « Islam et démocratie »
J’ai donc aménagé mon programme à la veille d’un congrès décisif pour notre parti et important pour le combat démocratique en Algérie afin de me rendre disponible. Après confirmation par écrit et transmission des date et heure de mon arrivée, j’atterris, comme convenu, à Cologne le 9 octobre où j’étais supposé être attendu.
Au bout d’une heure d’attente, j’ai du réaliser que tous les membres de votre fondation avaient quitté l’aéroport. Un des chauffeurs de taxi, kurde irakien, me reconnaissant, se proposa de m’accompagner à Bonn où nous espérions trouver une permanence de votre fondation. La nuit étant tombée et faute de pouvoir établir un contact, je décidai de me rendre dans un hôtel avant d’entreprendre de nouvelles recherches le lendemain. Ce n’est que le 10 octobre vers 11 heures que j’ai pu enfin localiser, toujours par mes propres moyens, l’endroit où se déroulait votre réunion.
Une fois devant vos collaborateurs, je leur demandai de déprogrammer mon intervention et d’annuler les interviews prévues dans la presse allemande avant de les prier de me raccompagner à l’aéroport pour prendre le chemin du retour.
Voilà pour les faits.
Monsieur le Président,
Cet incident, comme l’ont qualifié les membres de votre institution qui ont longuement essayé de me dissuader de repartir avant la fin des travaux, n’a malheureusement pas la même signification pour vous et pour moi. Et c’est cette différence d’interprétation qui pose le plus problème pour les relations actuelles et futures entre le Nord et le Sud.
Vos collaborateurs, par ailleurs tout à fait agréables, se sont évertués à m’expliquer qu’il n’y avait, dans ce dysfonctionnement, aucune intention malveillante et qu’il ne s’agissait que d’un désagréable contre temps. Je crois en effet que cet «oubli» était sincèrement regretté. Mais là n’est pas vraiment le problème.
Comment une institution, allemande qui plus est, rompue à l’organisation et la gestion de toutes sortes de rencontres, peut-elle manquer l’accueil d’un président de parti politique qu’elle a invité à s’exprimer sur un thème d’une telle importance?
Comment peut-on expliquer que l’on ne se soit même pas rendu compte de son absence plus de quinze heures après son arrivée?
La réponse à ces interrogations n’est pas à rechercher dans les attitudes que l’on peut afficher pour compenser une indélicatesse protocolaire; elle est, j’en suis persuadé, dans l’analyse de l’évènement et des considérations objectives et implicites qui l’ont provoquée.
Devant les désolations et les réflexions de mes hôtes qui voyaient dans ma réaction un acte disproportionné face à un préjudice somme toute anodin, il m’a fallu recourir à une démonstration comparative pour leur rendre lisible mon attitude. J’ai dû leur dire qu’un président de parti venant de Londres, de Paris, de Bruxelles ou d’Amsterdam n’aurait pas connu pareil désagrément. Mieux, étant le seul président invité au colloque, il aurait, selon toute vraisemblance, bénéficié de l’accueil traditionnellement réservé à tout premier responsable d’une formation politique. Le statut conféré par ma fonction, moi homme du Sud, ne s’imposait pas de soi, il a fallu l’étalonner à ceux des «blancs» pour le valider et amener enfin mes interlocuteurs à réaliser la mesure de l’outrage.
Voyez-vous, Monsieur le Président, l’aveuglement si souvent observé en Occident qui évacue toute notion d’égalité renforce, paradoxalement, ma conviction: il faut bien plus de dévouement, de courage et de savoir faire pour construire un parti démocratique dans nos contrées que dans l’environnement européen.
J’ai décidé de ne pas intervenir dans votre colloque parce que je pense que pour dialoguer avec l’autre, il faut d’abord intégrer son existence symbolique et être en mesure d’en insérer la mission dans l’universalité politique que nous, démocrates humanistes, proclamons vouloir instaurer. Tant que ces équivalences et les automatismes qui les structurent ne sont pas imprimés dans les mentalités du Nord, toute initiative de rapprochement est vouée à l’échec.
Dans le meilleur des cas, ces rencontres peuvent servir à cultiver, chez nous, l’illusion d’une reconnaissance d’homme éligible à un avenir démocratique et donner bonne conscience, chez vous, à certaines catégories qui vivent dans le malaise une prospérité assise sur des traités spoliant la vie de milliards d’innocents.
Ce type de réunions, échappant aux marchandages des intérêts des Etats, a vocation à affirmer une éthique et une volonté qui annoncent une conception nouvelle des rapports devant mener à la reconfiguration d’un monde menacé par toutes sortes de fléaux: des plus patents comme le terrorisme ou la dégradation de notre environnement aux plus sournois comme cette sourde dichotomie qui fait que la compétence ou la crédibilité de l’homme du Sud sont toujours sujettes à caution quand il s’agit de les éprouver devant celles du Nord.
Et quand on constate en 2006 la légèreté avec laquelle sont appréhendées les mesures les plus élémentaires de courtoisie devant des démocrates du tiers monde, on devine toute l’ambiguïté précédant le moindre échange entre vous et des acteurs politiques ou sociaux rivés sur des dogmes inspirés par le nihilisme et la frustration.
Monsieur le président,
Ma correspondance peut vous paraître inhabituelle voire excessivement alarmiste et je le comprendrais. Je ne suis, en effet, pas le premier dirigeant du Sud à avoir subi un tel affront. Je sais même que, pour ne pas perdre leur poste en Occident, des représentants officiels de certains de nos pays se sont accommodés de pesantes humiliations.
Un de vos assistants, incrédule devant ma détermination à quitter l’Allemagne, s’est ingénument interrogé sur le bénéfice pratique que je comptais tirer de ma décision. Aucun bénéfice personnel et immédiat en effet si ce n’est l’espoir de voir mon geste et d’autres actions faire réfléchir et que dans dix, quinze ou vingt ans on «n’oubliera» pas d’accueillir un président de parti venant du Sud quand il est officiellement invité.
J’appartiens à un peuple qui a vu nombre des siens, encore plus candides que moi, affronter la mort pour que d’autres, après eux, puissent vivre libres et dignes. Le fait que ce sacrifice soit aujourd’hui encore renié dans mon pays crée pour moi une responsabilité supplémentaire pour en honorer la valeur et en défendre la portée.
J’espère que vous aurez compris, Monsieur le Président, que mon attitude ne s’oppose pas à votre institution qui, du reste, n’a pas, hélas, le monopole de ce type de comportement. Ma démarche participe, d’abord et avant tout, d’un long combat pour l’avènement d’une éthique qui conditionne la nature des relations que nous devons proposer au monde de demain.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes cordiales salutations.
Saïd Sadi.
source: le parti du R.C.D a alger